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Le Bichou et nous
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5 février 2009

Idées reçues sur les « réformes » : quelques réponses

CE QU'ON VOUS DIT
« Les personnels et étudiants de l'Université s'opposent aux masters enseignement et à la réforme des concours d'enseignement ? Pourtant, les futurs professeurs seront mieux formés à Bac + 5 ! »
C'EST FAUX !
Un enseignant est déjà formé à Bac + 5 : le concours actuel se passe au niveau licence (Bac + 3) + une année de préparation = (Bac + 4) ; l'enseignant ne devient titulaire qu'après une année de stage rémunérée (Bac +5)
Le nombre d'heures de cours dans la matière étudiée diminuera au cours de la préparation au concours et ne vaudra que pour un quart de l'évaluation.
L'allongement des études ne sera pas compensé par la mise en place d'un système de bourses satisfaisant
L'année de stage pratique rémunérée va disparaître s
La vérité:
les futurs enseignants feront des études plus longues, plus difficiles à financer, sans que leur niveau soit plus élevé. Au contraire, ils connaîtront moins bien la matière qu'ils enseigneront et auront une formation pratique moins solide. Il n'est pas question pour le moment de réévaluer le salaire des enseignants débutant leur carrière malgré ce soi-disant allongement de leurs études.

CE QU'ON VOUS DIT ENCORE
« Les profs de fac ? Des privilégiés qui travaillent très peu ! Qu'ils travaillent plus ! »
C'EST FAUX !
Seules les heures d'enseignement en présence des étudiants sont comptabilisées dans le service chiffré
L'essentiel du temps de travail est consacré à la préparation des cours, à l'évaluation des étudiants, aux tâches d'encadrement administratif et à la recherche : travail en laboratoire, en bibliothèque, rédaction d'articles, participation à des colloques et tâches administratives sont le quotidien des enseignants-chercheurs.
La vérité:
La possibilité d'imposer un service plus lourd aux enseignants-chercheurs est un coup porté à la recherche universitaire, dont l'existence même sera remise en question dans certaines disciplines (notamment les lettres, langues et sciences humaines) et dans la majorité des universités. Que deviendra la recherche en-dehors des dix « Pôles d'Excellence » situés dans les plus grandes villes ?
Cette réforme menace la qualité de l'enseignement, parce que celui-ci sera déconnecté de la recherche, et parce que les enseignants-chercheurs auront moins de temps à consacrer à leurs cours et aux étudiants si leur service est augmenté.

La réforme de la formation et du recrutement des enseignants du primaire et du secondaire, la réforme des statuts des enseignants-chercheurs relèvent de la même logique de destruction du service public d'enseignement : elles sont symptomatiques d'un désengagement de l'État que l'on retrouve dans d'autres secteurs (santé, justice, La Poste...). Elles ouvrent la porte à l'extension de l'enseignement privé qui creuse  les inégalités sociales face au droit à la formation et à la culture.
Les personnels et étudiants de l'Université de Bourgogne s'opposent à ces réformes pour défendre l'accès à un enseignement de qualité pour tous :
de la maternelle à l'Université, avec des enseignants qualifiés et préparés à exercer leur métier
quelle que soit l'origine sociale ou géographique de chacun, dans de véritables Universités où l'enseignement est adossé à la recherche

LE SAVOIR N'EST PAS UNE MARCHANDISE
L'ÉCOLE ET L'UNIVERSITÉ NE SONT PAS DES ENTREPRISES

vous retrouverez plein d'info sur la mobilisation à Dijon ici

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